Mercredi 25 Mars – Les enjeux de la réalité

High-tech : la tragédie du “recyclage”

Poubelle verte, jaune, décharge, trottoir… Nos objets électroniques finissent leur vie dans bien des lieux différents. Mais leur périple ne fait que commencer. “La tragédie électronique”, de Casima Dannoritzer, remonte la filière d’un recyclage controversé.

 

Capture d’écran 2015-03-25 à 16.04.31#Recyclage

Aux abords des supermarchés européens, de nouvelles poubelles en carton recyclé ont fait leur apparition. De quoi jeter cartouches d’encre ou ampoules usagers. Pour les objets plus imposants, les distributeurs ont l’obligation de les récupérer… pour les recycler. C’est l’objectif de l’éco-participation que chacun paye au moment de l’achat.

#Décharge

Ces déchets, la réalisatrice les a retrouvés dans une décharge à ciel ouvert, en Afrique. Des enfants récupèrent les métaux précieux et terres rares qui les composent, au détriment de leur santé, de l’environnement et des traités internationaux. L’exportation de ces déchets est interdite par la convention de Bâle, ratifiée par ces pays et transposée au niveau européen.

#Business

En plaçant des puces GPS sur certains déchets, une journaliste espagnole raconte comment elle a retrouvé les trois quarts de ses déchets dans des décharges illégales au lieu des centres adaptés de recyclage. Certaines entreprises les récupèrent gratuitement pour revendre les matériaux et se débarrasser ensuite des carcasses de plastique en pleine nature.

#MarchéAuxPuces

Ce business du “recyclage” alimente un gigantesque marché aux puces électroniques. A Hong Kong, les constructeurs rachètent des pièces d’occasion sous une apparence neuve. Les objets électroniques alors fabriqués à partir de ces éléments peuvent avoir des défauts et s’avérer dangereux.

#Responsabilité

De quoi décourager les simples consommateurs pris dans un système international de détournement du recyclage ? Pas question pour le producteur, Fabrice Estève. “Nous avons voulu donner des solutions aux spectateurs. Sur la plate-forme internet, il peuvent trouver des conseils. Plus largement, les problèmes soulevés concernent d’abord les filières professionnelles et les politiques. Les lobbies des industriels sont très forts, mais le documentaire permet de synthétiser les enjeux pour faire changer les mentalités. Il y a un vrai engagement citoyen.”