Global partage, de Dimitri Grimblat et Nicolas Combalbert
« La révolution de l’économie collaborative est comparable à la révolution industrielle. » Emise par l’ancien conseiller de Bill Clinton Jérémy Rifkin, l’idée que notre société survivra à la crise économique par des échanges fondés sur le partage est au centre du documentaire « Global partage » de Dimitri Grimblat et Nicolas Combalbert. Des solutions aux problèmes de transport, de logement, d’agriculture ou encore dans la création artistique… aucun domaine ne semble échapper aux possibilités qu’offre cette révolution par la collaboration entre particuliers. Fantasme ou réalité ?
#Création
La véritable révolution qui se cache derrière l’économie du partage, c’est sans doute celle de l’open-source. Jusqu’à présent, le système économique est fondé sur la propriété intellectuelle et le dépôt de brevet. Internet ringardise ce modèle, notamment à travers le piratage qui permet la copie et la diffusion des idées à grande échelle. Mais pour l’économie collaborative, cette nouveauté est un avantage car elle permet la diffusion des connaissances à grande échelle. Qu’il s’agisse des cours des plus grandes universités mondiales ou de réunions entre ceux qui se baptisent d’eux-mêmes les « gangsters », la connaissance devient universelle et accessible aux autres.
Le Mesh à San Francisco, réunion des acteurs de l’économie du partage
#Pauvreté
En Californie, dans un quartier pauvre de la ville d’Oackland, plusieurs commerçants ont décidé de se regrouper dans un immeuble désaffecté. L’idée ? Partager les tâches de ménage, de gestion ou de marketing entre eux le but étant de permettre à ces commerces de survivre et redonner aux habitants l’envie de réinvestir cette zone à l’abandon. Mais il est difficile de savoir si cette économie pourra réellement compenser les conséquences de la désindustrialisation et le chômage de masse qui sévit aujourd’hui.
#Produire
Créer un nouveau modèle de production pour créer des emplois. Le documentaire de Dimitri Grimblat et Nicolas Combalbert cite un discours de Barack Obama qui annonce la création de centres de recherche en lien avec l’impression 3D qui pourrait révolutionner l’industrie. La France avait annoncé, elle, le développement des « fablab », ces usines de fabrication aux machines de points et disponibles à tous. Cependant, difficile de savoir où mèneront ces évolutions. Vers un changement de modèle complet ou bien une intégration dans le système capitaliste ?
#Capitalisme
Dans « Global partage », les jeunes au centre du développement de ces start-up n’ont que les mots « partage », « communauté » ou « collectif » à la bouche. Mais le réalisateur Dimitri Grimblat l’avoue lui-même : « J’ai peur qu’ils se fassent rattraper par le système et deviennent des requins eux-aussi dans dix ans. » Car si ces initiatives naissent souvent à cause de la réticence des banques à investir dans des projets à faible rentabilité, les start-up à succès attirent tout de suite les monstres du système économique et deviennent des sociétés capitalistiques « normales », comme AirBNB aujourd’hui évaluée à 2 milliards de dollars.